J’ai voulu la retenir mais elle m’a dit « il est trop tard, je pars ». Alors pour arracher un dernier morceau au temps, je l’ai accompagnée vers ma fin programmée. Au bas de cet escalier, pendant que de mes yeux ruisselait un adieu, dans les siens brillait déjà un ailleurs prometteur. Et puis elle s’est éloignée, sans se retourner, j’aurais pourtant tellement aimé… Je suis resté longtemps prostré dans cet aéroport, avec ma mort pour seule compagne. Le cœur collé à la vitre, j’ai fixé le tarmac à m’en brûler l’âme pour graver sur le macadam sa réminiscence. Quand elle a embarqué, je suis devenu comme un avion sans elle, les ailes brisées, sourd aux courants de vie, fissuré du fuselage à l’empennage, la dérive à l’ouest. Quand elle s’est envolée, moi, comme un avion sans elle, je me suis crashé…
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Méta
Toujours aussi beau Sandrine, à quand un beau livre tendre et doux, bisous
Quand j’en serai capable Jacqueline… quand j’aurai suffisamment de matière… Merci pour ton assiduité, merci pour tes lectures, merci pour tes petits mots qui me touchent toujours autant. Je te fais des gros bisous